L’état
Aujourd’hui, il n’existe pas une définition communément agréée de la biodiversité. La définition de référence est celle donnée par la Convention pour la Diversité Biologique : la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes »[1]. Néanmoins, cette définition est peu opérationnelle, principalement en raison du fait que la « quantité » de biodiversité sera toujours plus ou moins incomplète (Spangenberg, 2007).
La définition de l’État (de l’environnement) donnée par l’Agence Européenne de l’Environnement (Gabrielsen et Bosch, 2003) suppose un jugement comparatif avec un « seuil » qui est considéré comme « durable ». Mais établir un tel « seuil - objectif » à l’échelle Européenne est impraticable dans l’état actuel des connaissances.
Néanmoins, des seuils ont été parfois établis en relation avec des critères valorisés d’un point de vue social[2] et/ou des priorités politiques pertinentes pour la communication envers le grand public (e.g., responsabilité de protection des espèces ou des aires considérées vulnérables) (Rogers et Greenaway, 2005). Dans ces cas-là, des évaluations des changements dans l’État de la biodiversité ont été réalisées par comparaison avec des valeurs mesurées antérieurement ou avec des valeurs estimées.
Nous avons choisi de définir l’État de la biodiversité par rapport à la vulnérabilité de la biodiversité.
L’ÉTAT de la biodiversité est la quantité de caractéristiques biologiques (mesurées au niveau génétique, des espèces ou des écosystèmes), des caractéristiques physico-chimiques et/ou des services environnementaux, vulnérables à une Pression dans une localisation donnée.
La vulnérabilité peut être définie comme le potentiel que la biodiversité subisse des effets négatifs suite à l’action d’une certaine Pression. Le concept de vulnérabilité tient le rôle de « référence » pour établir « quelle est la biodiversité à mesurer ». Toute la biodiversité ne peut pas être mesurée. En outre, la complexité des systèmes naturels et la connaissance limitée qu’on en a font qu’il n’existe pas une seule unité de mesure possible de la biodiversité, mais plusieurs telles unités peuvent être choisies (espèces bioindicatrices, diversité des espèces, espèces protégées, résilience de l’écosystème, etc.).
[1] Texte de la Convention pour la Diversité Biologique, Article 2. Emploi des termes, http://biodiv.mnhn.fr/convention/cbd_global/doc815262
[2] Souvent, le contenu et l’acceptabilité de ces critères sont disputés entre les divers groupes dans la société (les lobbys industriels, les associations, les gouvernements et les scientifiques…).